Les Maux et les Mots du Naturopathe
Les maux et mots du Naturopathe : coup de gueule !
Un article de Gilles Donguy. <Section polémiques!>
Dans bon nombre de pays (Canada, Allemagne avec les Heilpraktikers,…), les Naturopathes ou assimilés ont un statut officiel. Bien entendu, dans l’Hexagone on est un tantinet à la traîne de ce point de vue… Ainsi, les maux et les mots du Naturopathe sont intimement liés : pour limiter les premiers, il doit en effet jongler avec les deuxièmes…
Les maux dans la pratique
Mettons de côté ici la référence au célèbre dicton « Ce sont les cordonniers les plus mal chaussés », qui renvoie à l’idée que tout thérapeute – tout thérapeute qu’il soit ! – peut être affligé lui-même de maux divers[1] !
Non, nous abordons ici l’Epée de Damoclès, fidèle compagne du Praticien de Santé non médecin (et non paramédical) en général, et du Naturopathe en particulier !
En effet, au-delà de la question du statut officiel de la Naturopathie – qui n’est à ce jour qu’un pseudo statut, du moins en France notamment – le Naturopathe est potentiellement exposé aux menaces d’accusation de « Pratiques illégales de ceci ou cela», dûment codifiées dans ce bon vieux Code de la Santé publique. Même si en général les praticiens sérieux sont peu inquiétés, ou les jugements plutôt bienveillants, n’empêche que…
Noircissons le tableau à dessein.
Pour peu qu’il soit interventionniste et conseille sans précautions sémantiques des formules de plantes ou des spécialités naturelles quelles qu’elles soient, et le voila menacé d’ « Exercice illégale de la Médecine selon l’article L 378 du Code de la santé publique ». Les évolutions juridiques en cours, en termes de compléments alimentaires et de définition du médicament (à la limite tout est médicament !), risquent de ne pas arranger les choses !
Pour peu qu’il pratique quelques techniques de massage, comme le massage Chinoise (Tuina), le massage Ayurvédique, et que sais-je encore, et le voila menacé d’ « Exercice illégal du massage et de la kinésithérapie selon le nouvel article L4321-1 du code de la santé publique)». Les « Kinés » orthodoxes et autres médecins vertébrothérapeutes se font fort (mais pas tous !) de mettre en avant avec plus ou moins de véhémence leur « légitimité » dans ce domaine…
Pour peu qu’il donne des conseils en alimentation, réglage alimentaire, etc., et le voila menacé d’ « Exercice illégal de la profession de diététicien selon l’article L 4372-1 du code de la santé publique». La aussi les instances officielles concernées, comme l’AFDN[2], veillent au grain en clamant haut et fort leur monopole dans ce domaine !
En cherchant bien (faisons confiance aux inquisiteurs outrés de « l’exercice illégal »), on pourrait sans doute trouver d’autres « dérives » de cet usurpateur en puissance qu’est le Naturopathe !
Mais que reste t-il donc au Naturopathe ? Peut-il décemment et sans inquiétude exercer sa profession ?
Malgré le ton apparemment bienveillant de l’OMS qui qualifie la Naturopathie de «Médecine Traditionnelle » et la paradoxale affirmation : « La Naturopathie n’est pas un acte médical » affichée dans l’article L 4161-1 du Code de la Santé publique, le Naturopathe, à l’heure actuelle, reste menacé par de multiples assiégeurs potentiels.
Ne va-t-on pas en venir à qualifier le travail du Naturopathe d’ « Exercice illégal de la Naturopathie », cette dernière étant réservée au sempiternel Médecin diplômé en « Naturothérapie » ?
Bien sûr, face à ces sourdes menaces qui pèse sur le Naturopathe, la profession s’organise, notamment via la FEHNAMAN, pour faire valoir la place de la Naturopathie au sein du triangle médical évoqué par certains auteurs (Naturopathie, Homéopathie, Allopathie). Il est vrai aussi qu’au final, peu de praticiens sont inquiétés, et la jurisprudence en la matière leur est souvent favorable : l’arrivée devant les tribunaux relève souvent de quelques jaloux irascibles…Mais il est vrai aussi que la France est historiquement et de nos jours une championne de la « chasse aux sorcières »…
Les maux du dénigrement systématique
Le Naturopathe, comme les autres praticiens de santé, doit faire face par ailleurs aux railleries des « scientistes » bien pensant, qui exercent leur verves sur des sites aux noms évocateurs[3]. Ces obsédés (de moins en moins nombreux heureusement !) de la « vraie » science dénigrent avec condescendance et suffisance les médecines naturelles, y compris l’Ostéopathie et l’Acupuncture, pourtant largement reconnues de nos jours. Ils se font ainsi fort de ravaler au rang de « pseudo-médecines » les soins ou thérapeutiques qui n’entrent pas dans leur critères « scientifiques », en tout cas dans la droite ligne de l’Establishment, comme on dit…
Leurs mots fétiches : « Placebo », « Arnaque », etc.
Certes utilisés parfois avec raison, car il y a réellement des gadgets ou techniques thérapeutiques fumeuses, au sujet desquels les articles sont tout à fait pertinents !
Mais là ou le bas blesse, c’est que la démarche de dénigrement est quasi systématique, les œillères bien calées autour des deux hémisphères…
Pourquoi en effet jeter le doute sur l’Ostéopathie, l’Homéopathie, la Naturopathie et ses praticiens, si ce n’est à être pour le moins coincé du cortex ?
Voici un patient en proie à des extrasystoles récentes : le Cardiologue le rassure sur le caractère bénin de la chose et lui prescrit des bêtabloquants. Mais notre patient prend idée d’aller voir un ostéopathe : celui-ci évalue une malposition de la 6° Cervicale (C6 pour les intimes) entraînant une sur stimulation du système orthosympathique, et normalise la dite vertèbre. Les extrasystoles se calment…
Alors on est en droit de se poser la question : dans quel « camp » sévit l’obscurantisme ?
Évidement d’un autre côté la iatrogénie galopantes de nos médicaments[4] est peu abordée par nos Zorros de la médecine, et si jamais vous leur faite remarquer la chose, ils vous asséneront, offusqués, un cours magistral sur la « balance (de non précision) bénéfice – risques » !
Voilà qui est dit !
Maintenant les mots !
Alors naturellement, selon la FEHNAMAN en tout cas, tout est dans la subtilité des mots employés d’une part, et le « sérieux » de l’enseignement et de la déontologie d’autre part.
Plutôt qu’une longue dissertation, voici pêle-mêle quelques éléments (liste non exhaustive) de la terminologie supposée salvatrice en ce domaine :
- Le Naturopathe ne prescrit pas, il « Conseille ».
- Le Naturopathe ne fait pas de diagnostic, il établi un « Bilan vital ».
- Le Naturopathe ne fait pas de la Phytothérapie mais de la « Phytologie ».
- Le Naturopathe de fait pas de la Diététique mais du « Réglage alimentaire »
- Le Naturopathe n’a pas de patients mais des « Clients »
Et ainsi de suite !
Tout cela par sans doute d’un bon sentiment, mais au final on ne fait qu’éviter d’ « appeler un chat un chat » !
Certaines écoles de Naturopathie ne s’encombrent d’ailleurs pas de « prendre les pincettes » susceptibles de ne pas heurter les oreilles sensibles des ces braves « légaux » de la médecine au sens large : elles parlent ouvertement de phytothérapie, d’aromathérapie, etc.
Le sérieux des formations est par ailleurs mis en avant, et bien sûr la FEHNAMAN œuvre en ce sens : programme minimum commun, nombre d’heures, etc. Vous retrouverez dans le détail ses propositions et son positionnement dans un ouvrage collectif intitulé le « Livre blanc de la Naturopathie[5]».
Quelle légitimité ?
Comme nous le disions au début de cet ouvrage, il convient de distinguer la notion de « Reconnaissance » de la notion de « Réglementation », pour conforter la légitimité de la profession de Naturopathe.
La « reconnaissance » – En France s’entend, notre beau pays étant toujours à la traîne dans ce domaine, et dans d’autres d’ailleurs (pensons aux décisions tardives d’interdiction de tel ou tel médicament dangereux) , elle consiste à notre sens en trois points :
- Admettre la place de la Naturopathie dans le Triangle médical (défini classiquement par certains auteurs « Naturopathie – Homéopathie – Allopathie », et son rôle actif dans la prévention primaire et l’éducation à la santé. Cela pose aussi la question du remboursement (ou pas) des soins : en tout cas de plus en plus de mutuelles proposent d’ores et déjà les remboursements de soins de Naturopathie, Ostéopathie, etc. D’un autre côté, la Naturopathie peut contribuer à la baisse des « dépenses de sécu », par son rôle particulièrement actif sur la prévention santé et la responsabilisation du « patient ».
- Admettre que des non médecins et non paramédicaux puissent être Naturopathes, en justifiant d’une formation sérieuse : cela soulève bien sûr le problème de l’ « agrément » des écoles de formation.
La profession doit-elle être réglementée ?
Si l’on en croit Robert MASSON[6], célèbre Naturopathe que l’on ne présente plus, la reconnaissance n’est pas souhaitable, car, en substance, la Naturopathie serait assujettie au système médical, avec tarification, dépendance du médecin, etc.
A notre sens, donc, la Naturopathie doit être reconnue (comme spécifié ci-dessus), et réglementée mais à minima :
- La visite chez un Naturopathe ne doit pas faire l’objet préalable d’une prescription médicale obligatoire par le Médecin. Elle doit être librement choisie par le consultant, sans négliger le diagnostic médical et donc le passage par la case médecin. Cela n’ exclu pas pour autant la collaboration entre Médecins et Naturopathes : rappelons qu’ils ne font pas le même métier !
- Les prestations du Naturopathe, qui n’effectue pas d’actes médicaux, ne doivent pas êtres tarifiées : les tarifs doivent être libres mais encadrés par un code de Déontologie.
Soyons, clair : nous sommes à la croisée des chemins, et si globalement les choses semblent aller dans le bon sens (au niveau de l’Europe (?), des mutuelles qui remboursent les « Médecines douces« , etc.), rien n’est acquis!
Qu’en pensez-vous? Répondez en laissant votre commentaire ci-dessous!
Naturo’Clairement votre,
Gilles Donguy.
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