Les champignons médicinaux

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Un potentiel incroyable et pourtant méconnu

Un article d’Alain Tardif. <Section techniques naturopathiques>

agaricus

Trop souvent associés aux rituels de sorcellerie, souvent toxiques et parfois mortels, les champignons ont suscité depuis longtemps beaucoup de méfiance ; et l’on évoque leurs qualités uniquement au plan gastronomique, lorsqu’ils sont comestibles. En réalité, ils possèdent de très nombreuses vertus médicinales, que l’on redécouvre à peine aujourd’hui.

 

Les asiatiques champions!

Les Asiatiques ont depuis longtemps été les plus gros consommateurs de champignons médicinaux. Alors qu’en Europe, l’on n’étudie guère que leurs propriétés toxicologiques, les chercheurs extrême-orientaux, mais aussi américains, ont mené de nombreuses études sur les propriétés médicinales des champignons, constatant la présence d’une substance anticancéreuse, le bêta 1-3 glucane, chez près de sept cents espèces !!! Ces recherches ont également permis de découvrir l’utilité des champignons, selon les espèces, dans les cas de diabète, d’hypercholestérolémie, d’obésité, de chute immunitaire, de grippe, d’asthénie nerveuse ou sexuelle, etc.

 

Quelques champignons aujourd’hui employés

Aujourd’hui, en Occident, nous employons couramment les levures (Saccharomyces cerevisiae), champignon unicellulaire riche en vitamines du groupe B et en oligo-éléments (zinc, sélénium, etc.). Ces champignons sont conseillés dans les troubles de la peau (psoriasis par exemple) et nerveux (surmenage).

Du Sud Est asiatique nous vient le fameux shiitake (Lentinus edodes). Puissant stimulant immunitaire, il était autrefois réservé aux empereurs japonais comme remède de jouvence. Un autre champignon, présent dans tout l’hémisphère Nord, le ganoderme luisant (Ganoderma lucida) se révèle également un bon stimulant immunitaire. Une espèce du genre Cordyceps, parasite des larves d’insectes, est réputé comme tonique en médecine tibétaine.

Plus rarement est utilisé le jus de champignon de Paris contre les asthmes et les rhumes des foins. Autre curiosité : le Psilocyba semilanceata, espèce hallucinogène rarement employé par la psychiatrie dans certains cas d’amnésie ou de schizophrénie, aurait donné de bons résultats thérapeutiques.

Ces quelques champignons sont parfois disponibles en compléments alimentaires. A ceux là, l’internaute en ajoutera encore une petite dizaine, que l’on peut se procurer en ligne, sur le web.

 

Tout un monde encore a explorer

En fait, les espèces citées représentent l’arbre qui cache la forêt, car il faudrait leur ajouter une liste d’au moins 60 espèces, présentes dans les forêts françaises. Certaines espèces ont été employées couramment en médecine populaire jusqu’au siècle dernier. Ainsi, les bûcherons du Jura connaissaient très bien le Lactarius lignyotus, réputé contre la blennorragie. L’hypholome en touffe était employé comme purgatif, tout comme le bolet de Satan. L’amanite tue-mouche, champignon fortement hallucinogène, était utilisée en cas de crise d’hystérie !!! Et Bovista gigantea était couramment utilisé en poudre par les barbiers allemands pour cicatriser les petites coupures occasionnées à leurs clients par les lames de rasoir !!! La plupart des autres espèces n’ont jamais été employées à titre thérapeutique, à moins que leur usage ait été perdu dans les couloirs du temps.

Rappelons pourtant les propriétés d’environ 700 espèces de champignons, dues au bêta 1-3 glucane ou à des molécules voisines. Ces molécules favorisent la sécrétion d’interleukine, d’interféron, de principes anti-tumoraux, etc. Ainsi s’expliquent les principales propriétés des champignons : anticancéreux, immunostimulants, antiviraux (notamment en cas d’hépatite virale), etc. Les principaux champignons antiviraux et immunostimulants sont le shiitake, le bolet à pied rouge, les volvaires, l’amanite tue-mouche (!!!), les pleurotes, le sparassis crépu, beaucoup de polypores (Trametes versicolor, Polyporus frondosus, Ganoderma lucida), etc.

La pholiote changeante, elle, est surtout utile comme antigrippal, tandis que le cortinaire violet, quant à lui, serait un bon anti-infectieux des voies ORL.

Mais ne réduisons donc pas les champignons médicinaux au simple rôle de tonique immunitaire… En réalité, ceux-ci pourraient intervenir, au minimum, pour soigner une quarantaine d’affections ou de fonctions organiques.

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lamycothérapie

Les champignons et la diététique

La teneur en vitamines des champignons est variable. Le cèpe de Bordeaux est riche en vitamines du groupe B. Les giroles sont riches en vitamine A. Beaucoup de champignons contiennent des vitamines du groupe B et de la vitamine D. En revanche, pratiquement aucun champignon ne contient de vitamine C.

Les champignons se distinguent aussi par leur grande teneur en oligo-éléments, en particulier en sélénium, en zinc, en calcium, en phosphore. Malheureusement, ils ont tendance à concentrer également les métaux lourds et radioactifs. Pour cette raison, il est vivement conseillé de ramasser les champignons en des lieux peu pollués et non exposés aux pluies des nuages de Tchernobyl.

D’un point de vue nutritionnel, outre les vitamines et les sels minéraux, on remarquera que les champignons contiennent environ 5% de protéines (rapporté au poids de champignon frais, lequel contient 80% d’eau). Mais, après séchage, cette teneur grimpe à 20% environ. Et ces protéines comprennent environ 45% à 50% d’acides aminés essentiels !!! Les champignons constituent donc un complément protéinique très utile dans le cadre d’un régime végétarien, généralement carencé en acides aminés essentiels.

Les champignons contiennent également un peu de glucides, dont les fameux glucanes déjà cités, et très peu de matières grasses. Le docteur Kousmine relevait que leur apport calorique n’est que de trente calories pour 100 grammes de champignons, ce qui lui faisait affirmer leur grand intérêt dans les cures d’amaigrissement.

Pour employer les champignons à des fins curatives, il faut évidemment bien les connaître (voir encadré sur l’enseignement proposé par l’école d’herboristerie de Lyon), afin d’éviter les confusions avec les espèces toxiques ou mortelles, et savoir les préparer ou les conserver. Crus, ils sont rapidement putrescibles et se révèlent souvent toxiques.

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Et les champignons toxiques ?

Outre l’amanite tue-mouche, déjà employée en homéopathie contre les gastro-entérites, les autres champignons toxiques pourraient être valorisés par les techniques homéopathiques. Si l’amanite phalloïde peut tuer à dose pondérable par destruction du foie et des reins, elle pourrait aussi, à haute dilution, soigner ces mêmes organes… Les recherches pourraient porter sur une dizaine d’espèces mortelles et une centaine d’espèces toxiques dont la toxicologie est bien étudiée.

 

Un patrimoine menacé

Or beaucoup d’espèces sont en voie de disparition, car de nombreux biotopes sont pollués par les fongicides de l’agriculture intensive. Beaucoup d’autres champignons sont rendus impropres à la consommation à cause de pollutions (nucléaires ou autres). Protéger, respecter et bien connaître les champignons de nos forêts et de nos prairies devient urgent aujourd’hui, sinon un patrimoine encore inexploré risque sous nos yeux de disparaître ou de perdre durablement sa qualité thérapeutique.

 

Alain Tardif

Thérapeute holistique, Président de l’Académie Européenne des Médecines Naturelles, écrivain et conférencier, auteur (sous le pseudonyme Alain de Laugel) de l’ouvrage « E = mcDieu » disponible à Acérola, 39 rue de Montreuil, 75011 Paris, tel : 01 43 73 05 25, ou Acérola, 42 rue Charles de Gaulle, 42000 Saint-Etienne : www.acerola-fr.com .Cours de naturopathie : tel : 06 83 34 84 76 – www.aemn.org

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Alain Tardif, naturopathe, organise des stages et des sorties sur le terrain pour reconnaître les champignons et les plantes médicinaux, toxiques ou comestibles. Il propose également un enseignement et est l’auteur du livre « la mycothérapie », paru aux éditions Amyris (disponible chez Acérola, tel : 01 43 73 05 25 ou www.acerola-fr.com).

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Apprendre les champignons médicinaux !

Dans le cadre de l’Académie Européenne des Médecines Naturelles, a été mis sur pied un enseignement sur les champignons médicinaux, ouvert à tout particulier désirant acquérir des savoirs nouveaux, et aux professionnels désirant explorer un domaine presque vierge (praticiens, pharmaciens, conseillers en diététique, etc.). Les cours se déroulent à Paris ou à Saint Etienne.

 

Contact :

 

AEMN, 4 rue du Grand Gonnet, 42000 Saint Etienne ; tél : 06-83-34-84-76 ; site internet : http://www.aemn.org/

 

Et vous, utilisez-vous les champignons médicinaux?

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