Carences et surcharges
Un article de Gilles DONGUY
En Naturopathie, on distingue les 3 cures, dont 2 sont particulièrement cruciales : la cure de désintoxication , et la cure de revitalisation (la troisième est la cure dite de stabilisation, c’est en fait, en simplifiant, le retour à une hygiène de vie santé-compatible perenne…). Le terme « cure » peut prêter à sourire ou même rebuter, mais en fait, plus que de cures, il s’agit de mettre en place des stratégies pour permettre (je dis bien «permettre ») au corps de fonctionner sans entraves. Voyons ce qu’il en est…
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Homéostasie et Santé
L’homéostasie est une condition essentielle pour un organisme (Corps et Esprit) en bonne santé. Mais qu’est-ce donc que l’homéostasie pour un organisme humain? C’est tout simplement le fait de maintenir un paramètre ou un système biologique dans une fourchette de valeurs compatibles avec le bon fonctionnement du dit organisme. Quelques exemples classiques :
>>> Tension artérielle
>>> Taux de glucose dans le sang (Glycémie)
>>> Température corporelle
>>> Taux d’oxygène dans le sang (saturation)
Une bonne homéostasie est sœur de la libre circulation des composantes de l’organisme : circulation du sang, des liquides organiques, des influx nerveux, des émotions, des idées…Ce qui nous renvoie à un concept fondamental de la Naturopathie, l’Humorisme, l’un des supports de la notion de Terrain en Naturopathie.
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Maintenir l’homéostasie et la libre circulation?
Admettons pour commencer que notre mental est quasi impuissant à gérer volontairement les composantes de ces deux aspects du fonctionnement de l’organisme : si l’on devait gérer consciemment les mécanismes à l’oeuvre, on tomberait immédiatement en ruine, dans un état d’entropie maximun!
Songez que dans chacune de nos cellules se produit chaque seconde un nombre invraissemblable de réactions biochimiques, dont on ne connait sans doute qu’une infime partie! (cela dit, nos connaissances à ce sujet sont devenues très pointues…)
Donc, un système automatique est à l’oeuvre, et nous sommes souvent très performants pour lui mettre des bâtons dans les roues, beaucoup moins au contraire pour lui foutre la paix…par nos comportements au sens large du terme !
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Qui gère ?
Dans beaucoup de traditions (Cf. La puissance de votre subconscient de Joseph Murphy) il est fait mention de deux aspects de notre mental : le conscient, qui a la volonté (symbolisé par un trait vertical) et le subconscient, qui a le pouvoir (symbolisé par un trait horizontal). Notons que le grand Naturopathe Grégoire Jauvais explique de façon approfondie ce concept dans ses ouvrages et conférences. De L’harmonie entre ces deux systèmes résulte une manifestation inconsciente: l’organisme humain en bonne santé, si possible…
Donc un système automatique est à l’oeuvre, et l’on peut facilement l’entraver par nos comportements et nos états émmotionels et mentaux deffectueux. Nos connaissances modernes nous permettent de préciser qu’il est lié à un vaste réseau que l’on peut nommer le super système Psycho-Neuro-Endocrino-Immunitaire, rien que ça! Tout ce petit monde fonctionne en harmonie par le biais de signaux nerveux, hormonaux, enzymatiques, énergétiques…avec des boucles de rétroaction régulatrices assurant justement l’homéostasie. Oui mais…
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Les ennemis carences et surcharges sont en embuscade..
Bien entendu, le super-système est tributaire de la génétique, assimilable à la constitution de l’individu, et sur lequel on a peu d’emprise. Mais il est aussi très influencé par l’épigénétique (concept très à « la mode » ces temps-ci), qui suppose que des facteurs environnementaux et/ou comportementaux, sur lesquels on peut intervenir, peuvent influencer le fonctionnement de l’organisme…(via la modulation de l’expression des gènes)
Ainsi, le super système fonctionne parfaitement, tel une symphonie dirigée de main de maitre, sauf à ce que des fausses notes se manifestent…
La première catégorie de fausses notes sont les carences : nos mécanismes biochimiques sont tributaires de nombreux co-facteurs recrutés parmis les vitamines, minéraux et autres mésonutriments (molécules du métabolisme secondaire des plantes, tels les polyphénols), exemples : une carence en sélénium, ou en iode, peut induire un dysfonctionnement de la Thyroide…
La deuxième catégorie de fausses notes sont les surcharges en toxiques (externes) et toxines (internes), exemple : les métaux lourds et autres perturbateurs endocriniens accumulés dans le corps peuvent interférer avec le système hormonal…
On peut ajouter la catégorie des états mentaux et emotionnels, qui interfèrent avec les deux précédentes catégories.
D’un point de vue de la biologie moderne, ces fausses notes s’inscrivent dans un contexte plus ou moins concomitant de quatre dégradations, plus une relevant de la tradition:
>>> L’inflammation de bas grade
>>> L’oxydation excessive
>>> la glycation excessive
>>> Le déséquilibre acido-basique
Ce à quoi l’on peut ajouter les déséquilibres energétiques (Vitalisme de la Naturopathie ou syndromes de la Médecine chinoise)
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Comment identifier les fausses notes ?
Que ce soit pour les carences ou les surcharges, deux approches complémentaires sont envisageables:
>>> Les signes cliniques
>>> Les analyses biologiques
Un bon praticien de santé, médecin, thérapeute, etc (et soi-même parfois si l’on est à l’écoute des signaux renvoyés par son corps) peut déceler, par l’examen et l’anamnèse, quelques déséquilibres potentiels, mais les analyses biologiques (et parfois l’imagerie médicale), orientées par l’examen clinique, seront bien sûr encore plus pertinentes.
Du point de vue des analyses biologiques, il existe bien sûr le panel des analyses remboursées par la sécu, mais il faudra parfois faire appel à des items moins conventionnels. Par exemple, pour le choléstérol, le LDL oxydé en complément du bilan lipidique classique sera bien plus pertinent pour le risque cardiovasculaire que le classique LDL…
Il existe par ailleurs des analyses « hors circuit », comme les tests d’intolérances alimentaires, le bilan des protéines urinaires, etc. Généralement couteuses (et qui plus est non remboursées), souvent sujettes à discussion, elles n’en donnent pas moins des infomations utiles et parfois décisives…A noter aussi l’existence d’un certain nombre de dispositifs informatiques non conventionnels genre oligoscan, physioscan, etc.
Exemple personnel : j’ai fini par me rendre compte que lorsque je mangeai du riz (avec d’autres aliments bien sûr), j’avais tendance à avoir du mucus remontant dans la gorge en réaction…Un bilan des intolérances alimentaires…et bingo, totalement intolérant au riz! Ce qui me faire dire, vu ma propension aux jeux de mots, que je suis Intolériz…Un cas typique donc de ressenti clinique objectivé ensuite par une analyse biologique, fut-elle non conventionnelle..
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Comment éliminer les fausses notes ?
Dans tous les cas, un réglage alimentaire (et non un régime!) adapté devra être mis en place, lequel limitera les sources toxiniques (un des grands principes naturo : assécher les sources toxiniques!), tout en apportant les micronutriments déficitaires.
Pour ce qui est des surcharges, il faudra bien sûr mettre en place des protocoles de desintoxication et/ou de drainage : il s’agit de favoriser le fonctionnement des émonctoires concernés (parmi lesquels Foie/VB, Intestins, Poumons, Reins, Peau), en vue de l’émimination des toxines et toxiques. Mais aussi vérifier que l’intestin n’est pas poreux, ce qui laisse la porte ouverte à des substances indésirables dans le sang (un sujet à part entière!)
Ne confondons pas détoxication et drainage : la détox est le pré carré du Foie qui a la capacité de rendre inoffensive une molécule toxique en une molécule anodine qui sera ensuite …éliminée! Le drainage consiste simplement à mobiliser les substances indésirables ou surnuméraires et les évacuer via les émonctoires (et in finé expulsées via les muqueuses respiratoires, la peau, les urines, la bile et les selles.)
Pour cela deux stratégies plus ou moins parallèles selon les cas (selon le potentiel vital de la personne concernée en fait) peuvent être envisagées : mettre au repos le système digestif via des diètes, monodiètes ou le jeûne (les émonctoires disposent alors de plus d’énergie pour leur activité) ou stimuler les émonctoires à l’aide notamment de la phytothérapie.
Pour ce qui est des carences, on peut bien sur faire appel aux compléments alimentaires, mais il faudra aussi vérifier qu’il n’y a pas d’obstacle à la bonne assimilation des micronutriments contenus dans l’alimentation.
Bref, les principes sont simples, mais il faut bien sûr, pour agir de façon efficace, faire appel à un praticien de Santé (Médecin et/ou autre thérapeute) rompu aux principes naturopathiques, à la micronutrition, la nutraceutique…
De nombreux concepts sont abordés dans cet article, qui a une portée générale. Dans les prochains articles nous entrerons un peu plus dans les détails!
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