La Nutrition en Naturopathie : ne chassez pas le naturel!

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Un article de Gilles DONGUY

 

Dans le deuxième article consacré à la nutrition, nous avons tenté de définir ce qu’est censé manger l’être humain. Quoi manger est une chose, mais la qualité de ce quoi en est une autre! Alors que nos assiettes sont envahies de plats préparés avec cocktails de résidus en tout genre à la clef (additifs, résidus de l’agriculture, perturbateurs endocriniens…), et que les maladies de civilisations plus ou moins associées à la malbouffe se développent, comment s’assurer d’une alimentation la plus naturelle possible?

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Au naturel!

L’alimentation doit être naturelle. Halte là ! Le mot qui fâche est lâché. Certains diront avec un air condescendant ou un rien irrité que « le naturel, ce n’est pas forcément bon, voyons! ». Évidemment, la foudre et l’amanite phalloïde sont naturelles, et mieux vaut ne pas s’y frotter ! Disons alors que l’alimentation doit être comestible, ni dénaturée, ni dévitalisée, et saine sur le plan bactériologique. De ce dernier point de vue, le respect de la chaîne du froid est d’une indiscutable efficacité !

Quant à ceux qui arguent qu’il faut bien mourir de quelque chose, cela ce défend sans doute d’un point de vue philosophique…

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Pourquoi les aliments seraient-ils dénaturés ?

Je vais ici me faire l’avocat du diable, forcer le trait à dessein dans les grandes lignes en ce qui concerne les multiples substances chimiques qui se retrouvent dans nos aliments. Il est évident que les considérations qui suivent sont à nuancer en fonction de la nature précise des produits évoqués, de leurs usages, de l’état des connaissances actuelles, de la réglementation en cours. Mais, pour autant, le débat reste ouvert, et les avis partagés. Ma fibre « naturopathique » m’incline à pencher plutôt pour une alimentation la plus fraîche et la moins « chimiquée » possible, non par pur choix idéologique, mais bien après avoir longuement écouté les deux «sons de cloche » si je puis dire.

Il ne s’agit pas ici de dénigrer l’industrie de la Chimie, qui rend d’immenses services dans bien des domaines, mais de poser le problème de l’intérêt et des limites de l’usage des substances chimiques dans la sphère de l’alimentation.

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Parce que!

Les aliments, donc, sont potentiellement dénaturés, en conséquence des pratiques de notre industrie agro-alimentaire et  de nos propres errements. Qu’on en juge. Cela commence avec l’agriculture  intensive qui, au gré des forçages nutritifs à base d’engrais chimiques et des applications de produits phytosanitaires, risque de compromettre la qualité des divers écosystèmes et leurs compartiments (eau, sol, air, etc.), et agrémente nos aliments de base de toute une série de « cides » : herbicides, fongicides, raticides et autres insecticides, dont on connaît les risques, pour certains d’entre eux,  vis à vis notre système hormonal par exemple (on les nomme pertinemment perturbateurs endocriniens….

D’aucuns, comme le médiatique et éminent scientifique Claude Allègre, arguent que ce sont les OGM qui nous sauverons de l’abus des pesticides (il ne doit pas être bien copain avec le non moins médiatique José Bové!), l’agriculture biologique n’étant pas assez « rentable ». Allez savoir…

Continuons. Au nom de la conservation et de la sécurité sanitaire, un petit passage aux rayons enfonce le clou. Cela semble tout à fait justifié pour certains produits : les grenouilles, par exemple, sont naturellement chargées en salmonelles… D’un autre côté, selon le Professeur Seignalet, l’irradiation aux rayons X ou aux rayons Gamma détruit un certain nombre de vitamines, notamment A, B1, C et E, et transforme les nitrates en nitrites toxiques. Par ailleurs l’irradiation fausse la donne en donnant l’illusion d’une fraîcheur prolongée par destruction de toutes les bactéries…

Ensuite, les industriels de la transformation raffinent (c’est d’un raffinement douteux…), ajoutent exhausteurs de goût, conservateurs, colorants et j’en passe. Les préparations culinaires et autres viennoiseries sont aussi souvent infestées d’acides gras « Trans », issues en général d’huiles végétales hydrogénées, dont notre organisme n’a rien à faire…

Selon certains auteurs,  nous ingurgitons entre 3 et 5 kg d’additif en tout genre par personne et par an…

On peut comprendre l’usage de conservateurs, mais qu’avons-nous à faire des colorants, exhausteurs de goûts, édulcorants et autres agents de sapidité ?

Certains nutritionnistes connus, avec audience régulière à la télévision, prétendent – pardon, affirment comme une vérité indiscutable-  que les résidus de produits phytosanitaires et les additifs ne présentent aucun problème. Consternant. Bien sur, ils se basent sur les résultats de tests toxicologiques, avec des normes de résidus fixées réglementairement. Or les normes sont établies substance par substance. Oublient t-ils donc que l’on ignore tout ou presque des potentiels effets synergiques, à moyen ou long terme, de ce cocktail de substances indésirables introduites dans notre organisme ?

Une étude menée à l’Hôpital pour enfants à San Francisco par le Professeur Feingold (Voir son livre « Pourquoi votre enfant est-il hyperactif ?»  démontre le rôle néfaste des additifs alimentaires chez les enfants hyperactifs…

Ce débat sur l’usage des substances chimiques à tout crin dans l’alimentation s’inscrit en partie dans l’imbroglio inextricable de l’origine géographique et temporelle multiple de nos aliments : on peut quasiment manger de tout à n’importe quelle époque de l’année…Le triple intérêt de l’économie locale, de la préservation de l’environnement (économie d’énergie à la clef) et d’une diététique saine, implique que nous soyons, autant que faire se peut, « locavores » et « saisinovores » ! Nous devrions échanger avec les pays exotiques sur la rareté et non sur les produits de consommation courante…

Le consommateur aussi en rajoute…

Pour finir, les cuissons excessives génératrices de substances toxiques, inassimilables ou cancérigènes (citons pêle-mêle les produits de Maillard, le benzopyrène, l’acrylamide, l’acroléine, etc.) et l’utilisation du four à micro-ondes (

Les notices jointes au four indiquent qu’il faut attendre 10 minutes avant de consommer un aliment cuit aux micro-ondes : qui en est conscient ? Cherchez l’erreur…) que l’on met à toutes les sauces si je puis dire, finissent de massacrer l’aliment : les sucres (oses) passent de leur structure naturelle Dextrogyre à l’isomère Lévogyre. Les acides aminés passent de leur structure naturelle Lévogyre à l’isomère Dextrogyre. Formes Dextrogyre et Lévogyre d’une molécule traduisent la notion stéréochimique de chiralité. Nos enzymes ne savent pas traiter les isomères non naturels : c’est un peu comme si vous essayiez d’enfiler le gant gauche sur votre main droite, ça ne marchera pas…

Cerise sur le gâteau, l’ingestion d’aliments trop cuits et l’apport insuffisant de crudités lors d’un repas entraîne le phénomène physiologique bien connu de leucocytose digestive : c’est une réaction de défense du corps qui mobilise les globules blancs dans l’intestin…

Selon le Professeur Seignalet, dans le cadre de son régime paléolithique, même la viande devrait être mangée crue (tartare, carpaccio) ou en tout cas peu cuite. La Diététique chinoise nous met en garde cependant contre l’excès de cru, selon la puissance de notre feu digestif. Sachons donc rester dans le juste milieu…et préférons les omelettes baveuses ou les œufs à la coque aux œufs durs ! Une cuisson adaptée des viandes et des céréales permet en effet de rendre l’aliment plus digeste et d’éradiquer un certain nombre de potentiels facteurs pathogènes.

Au final, nous en arrivons ainsi, société de consommation oblige, à des aberrations telles que celle qui consiste, de façon régulière, à décongeler aux micro-ondes un plat cuisiné industriel bourré d’additifs et de résidus chimiques…Bon appétit !

Cela dit, ajoutons un deuxième « dièse » à ces considérations pessimistes: dans la foulée des magasins bio, la grande  distribution s’est mise à proposer des produits AB : on trouve maintenant assez facilement des produits de base labellisé AB : beurre, œufs, pâtes, céréales, etc. Les publicités sur tel ou tel produit s’ornent de nouveaux arguments de ventes, tels que l’absence de conservateurs, de colorants, de phosphates…Même les produits cosmétiques sont désormais « touchés » : l’absence de sels d‘aluminium ou de Parabens est mise en avant.

Nous assistons, en prime, à l’émergence de cantines « bio », le ministère de l’Agriculture promettant lors du Grenelle de l’environnement de passer  à 20% la proportion d’aliments issus de l’agriculture biologique dans les cantines.

Tout cela va dans le bon sens, mais le phénomène reste marginal, la masse critique de consommateurs sensibilisés est loin d’être atteinte, il faudra aider  les producteurs bios, convaincre les industriels à renoncer à leur pratiques discutables…

Sinon…nous devrons nous  résigner à clamer de concert avec Christophe Labbé et comparses,  le titre un tantinet provocateur de leur livre : « Vive la malbouffe ! »…

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Peut-on objectiver de la « Vitalité » d’un aliment?

Une première réponse à cette question est dans les résultats d’une étude menée par le Professeur Henri Joyeux (voir son site Internet www.professeur-joyeux.com) sur l’intérêt des produits issus de l’agriculture biologique. Cette étude, nommée ABARAC, et qui vise à comparer la qualité des produits de l’Agriculture Biologique (AB), de l’Agriculture Raisonnée (AR) et de l’Agriculture Conventionnelle (AC) débouche sur des conclusions indiscutables : les produits labellisés AB contiennent une plus forte proportion de nutriments et sont nettement moins chargés en résidus toxiques que les autres. Qu’on se le dise !

Les petits malins qui affirment un peu trop à la légère que les produits AB sont pollués comme les autres feraient donc bien de réviser leur jugement pour le moins hâtif et inconséquent…D’autres diront que le bénéfice santé par rapport à des produits conventionnels reste marginal, en oubliant cependant les aspects environnementaux potentiellement négatifs d’une agriculture trop intensive à grande échelle…

Il existe d’autre part une méthode d’analyse non conventionnelle, la cristallisation sensible (ou morphocristallisation connue de longue date en Allemagne), qui permet de juger de la qualité « énergétique » d’un aliment. Mise au point il y déjà plusieurs décennies par le chimiste biologiste Pfeiffer, elle consiste à mélanger un jus organique d’origine animale ou végétale avec un sel faisant office de révélateur (le chlorure de cuivre) et de faire sécher le tout en étuve thermostatée à 28°C sur une plaque de verre cerclée.

Le résultat du processus de cristallisation du chlorure de cuivre mis en présence du substrat organique est une image se présentant sous forme d’un amas de petits cristaux organisés en courants radicaux ou radioconcentriques, ayant une apparence arborescente.  L’interprétation de ces images permet un contrôle qualitatif du substrat analysé, comme l’illustre l’exemple ci-dessous :

                             

                                         Carotte bio                         Carotte industrielle

Comme on le voit, la cristallisation de la carotte bio est beaucoup moins chaotique que celle de la carotte issue de l’agriculture intensive…Il est évident que ce procédé est relégué au rang de supercherie par l’industrie alimentaire et par les « scientifiques » bien pensants…Si cela vous intéresse, vous trouverez très facilement sur Internet des ressources sur le sujet.

Ces considérations confortent  en grande partie la notion de vitalité d’un aliment en Diététique Chinoise, que cette dernière nomme le « JING » de l’aliment.

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Comment s’assurer de la « Vitalité » d’un aliment?

Afin de répondre à cette question, je vous propose une liste d’assertions parlant d’elles-mêmes, issues pour la plupart de la diététique chinoise ou de concepts naturopathiques :

Je vous fais grâce, ou presque, enfin des considérations sur les graisses en général, et les très médiatisés Oméga 3 en particulier. Rappelons-nous que toutes les graisses sont utiles (y compris les saturées), sauf les graisses dénaturées, telles les acides gras trans, tout est affaire de dose. Évitons le gras visible des viandes (il en reste suffisamment dans le maigre), consommons un peu de beurre bio (10 à 20 grammes maxi par jour) pour les vitamines A et D3, faisons usage dans nos crudités d’huiles vierges 1° pression à froid (surtout pas raffinées) si possible biologiques (AB) et conservées dans de bonnes conditions (température, obscurité), soyons circonspects avec les margarines végétales. Les oléagineux sont aussi une bonne source d’acides gras, mais de préférence achetés dans leur coque, car décortiqués, ils rancissent facilement…

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Comprendre ce que l’on est censé manger, manger le plus naturel possible, c’est bien, mais encore faut-il que l’alimentation soit digeste…A suivre!

D’ici là, prenez soin de votre assiette…et de votre santé !

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Gilles DONGUY.

Naturopathie et Nutrition. Energétique Chinoise et Qi Gong.

Chargé de cour de Diététique et Diétothérapie Chinoise à l’IEQG

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